Dans une tribune signée dans le Monde, une quarantaine de maires de communes en politique de la ville « lancent un cri d’alerte » au président Macron face aux graves crises que traversent actuellement les quartiers prioritaires. Ces maires alarment les pouvoirs publics quant à la « détresse alimentaire » dans laquelle se trouvent les habitants qui sont « contraints de ne pas manger à tous les repas, et le nombre de personnes qui font appel aux distributions d’urgence alimentaire ne fait qu’augmenter ». Le taux élevé de chômage n’arrange en rien cette situation, puisque les organismes HLM ont enregistré une hausse de 10% de loyers impayés. La désertification des services publics de proximité, la dématérialisation des procédures administratives complexifient l’accès des habitants les plus précaires à leurs droits. Ni les associations ni les collectivités ne sont en mesure de répondre efficacement à cette crise polymorphe faute de moyen suffisants face à l’inflation généralisée.
Au regard de ces constats, les maires demandent au gouvernement d’établir un plan d’urgence structuré autour de trois enjeux clés :
- un « dispositif pérenne de lutte contre la précarité alimentaire » ;
- le gel des prix de l’énergie pour les bailleurs sociaux ;
- un abondement de «deux milliards d’euros » pour l’ANRU.
Les maires rappellent également que les « droits élémentaires » (éducation, santé, culture, sport, sécurité, emploi) doivent être une « une réalité pour tous », et que « le droit commun soit rétabli dans les quartiers populaires ».