Dans cet article, Fanny Bugeja-Bloch & Anne Lambert reviennent sur « un aspect plus banal de la crise sanitaire que nous traversons en examinant les conditions de logement ordinaire des Français, c’est-à-dire, au sens de l’Insee, les 29 millions de logements situés hors des institutions et établissements spécialisés (EPHAD, résidences universitaires, prison, etc.), qui servent de résidence principale. Taille de logement, indice de peuplement, type de logement, accès à un espace extérieur, densité du voisinage et environnement immédiat, ou encore possession d’une résidence secondaire : de nombreux indicateurs présents dans les enquêtes Logement de l’INSEE permettent de revisiter la question des inégalités de logement et de mieux appréhender ce qui se joue dans le confinement de la population. »
Pour les auteures, « revenir sur ces enquêtes permet ainsi d’éclairer le délitement des conditions de vie ordinaire d’un nombre croissant de la population et (pourquoi pas) de dégager des pistes pour l’après. Accroissement de la capacité d’accueil du parc d’habitat social dans les zones tendues, contrôle plus systématique de la qualité des logements mis en location sur le parc privé à chaque renouvellement de bail, priorisation de l’accès au logement aux individus occupant des fonctions utiles à la vie de la cité (personnels soignants, éboueurs, professeurs des écoles, pompiers, …), limitation de l’acquisition de logements dans les métropoles aux multi-propriétaires, hausse des taxes sur les logements vacants (dont le taux atteint 8,6% du parc de logements en France) et les résidences secondaires – les différentes filières du parc de logement doivent être mises à contribution pour réduire les inégalités de conditions de vie, protéger notre bien commun (la santé) et refonder notre pacte démocratique. »